Hugues Royer
Le résumé:
Octobre 2008. L'auteur apprend que son père est atteint d'une maladie incurable. Selon le pronostic médical, son espérance de vie n'excédera pas six mois. Dévasté par cette nouvelle, il mobilise toutes ses forces pour déjouer la fatalité, espérant un miracle qui pourrait empêcher l'issue fatale. Entre les deux hommes, que tout a longtemps opposé, un dialogue se tisse, les liens se resserrent. le fils découvre un père insoupçonné.
Le choix du livre:
Une découverte de l'auteur grâce à Babélio proposé lors de la dernière "Masse critique". Merci à Babélio ainsi qu'aux éditions Michalon pour l'envoi du livre.
Mon avis:
Ce court récit proposé par Hugues Royer et retraçant l'annonce brutale de la maladie ainsi que les derniers mois de vie de son père est très intimiste. En effet, le lecteur plonge dans des révélations médicale du père de l'auteur et progressivement vit, en même temps que la famille, les derniers mois de combat d'un homme que le cancer n'aura pas épargné.
J'ai été touchée par la façon dont l'auteur met en évidence la combativité de son père face à la maladie. Ce refus de se laisser vaincre, cette détermination de l'esprit quand le corps ne suit plus. Je tiens aussi à souligner la confiance accordée au lecteur par Hugues Royer qui n'hésite pas à expliquer, sans tabou l'affection qui ronge son père.
Les phases d'hospitalisation sont décrites, les premiers traitements par chimiothérapie aussi, ainsi que les effets et réactions physiques du père de l'auteur. Par moment c'est même dérangeant mais c'est la réalité. La déchéance face à la maladie est vraiment palpable et le combat voué à l'échec de cet homme est d'une tristesse immense.
J'ai été troublée lors du dernier paragraphe, lorsque l'auteur "délivre" son père, en lui révélant qu'il est fier de lui et de sa détermination à survivre. Le corps ne s'apaise pas tant que l'esprit n'est pas soulagé...
Une fin au goût d'inachevé, c'est ce que j'ai ressentis. J'imagine que l'auteur n'a pas voulu parler de la délivrance de son père dans ce récit et de son décès par pudeur, mais après cette lecture difficile je pensais que l'auteur avait suffisamment investit le lecteur pour lui permettre d'aller au bout.
Ceci est une appréciation personnelle, et je peux bien évidemment comprendre que Hugues Royer ne veuille pas partager avec le lecteur, les derniers moments de son père.
Son père que j'ai beaucoup aimé lors de cette lecture. Cet homme vrai qui se sera battu jusqu'au bout pour ses proches, avec la pudeur si particulière aux hommes.
En résumé, un livre poignant sur la combativité d'un homme, d'une force de la nature face à la maladie. La tristesse, la résignation des proches face à la déchéance physique d'un emblème familial.
Ma note: 8/10
Une lecture à des kilomètres de ce que j'ai pour habitude de lire. Un bel hommage.
Le petit plus:
sur l'auteur ( source: Wikipédia)
Hugues Royer grandit dans une famille d’agriculteurs originaires des Yvelines, qui s’installent en Touraine un an après sa naissance. C’est le cadet d’une fratrie de trois garçons.
Il effectue sa scolarité au lycée Alfred de Vigny de Loches, puis en Hypokhâgne au lycée Descartes de Tours et en Khâgne au lycée Balzac à Paris. Titulaire d’un DEA de philosophie, d’un DESS de psychologie sociale et d’un DEA de littérature comparée, il commence par enseigner la philosophie à l’Institut Saint-Exupéry de Paris.
En 1991, il quitte l’enseignement pour devenir journaliste et directeur de collection dans l’édition. Il publie plusieurs ouvrages : contes pour enfants, biographies et beaux livres.
En 1998, âgé de trente-trois ans, il sort son premier roman, Mille et Une raisons de rompre. L’année suivante, il rejoint la rédaction du magazine people Voici. En 1999/2000, il signe trois expositions d’art contemporain, à Neuchâtel, à Genève puis à Paris, dans la galerie Quai Voltaire, où il présente l’installation Je ne suis pas madame Soleil.
Dans la foulée, d’autres romans paraissent : Mémoire d’un répondeur, en 1999, salué par la critique, La vie sitcom, en 2001, avec l’éditeur Bernard Wallet, Comme un seul homme, en 2004, récit de son année sous les drapeaux.
Le 17 novembre 2004, il devient papa de Mathilde et Solenn. En mai 2005, il épouse Pascale, la maman. Au Cherche Midi, sous la direction de Pierre Drachline, il publie Ma mère en plus jeune, en 2006, puis Daddy blue, en 2007.
En novembre 2008, il sort une biographie de Mylène Farmer, qui rencontre un grand succès, et que les fans de la chanteuse saluent comme « le livre de référence ». Il dédie cet ouvrage à son père, Guy Royer, qui disparaît à l'âge de 68 ans, des suites d'un cancer, le 19 avril 2009. Entre-temps, il a signé La Société des people, un essai philosophique qui prolonge les analyses de Guy Debord. En novembre 2010, il publie Cabrel, la biographie la plus ambitieuse jamais consacrée au chanteur d'Astaffort. Le 6 janvier 2011 paraît Je reviens bientôt (Michalon), un hommage poignant à son père disparu.
Commentaires
ça doit être assez poignant, en effet!
j'ai pas envie de lecture aussi dure pour le moment !